Nouvelles Editions Oswald - Cormac Mac Art

Titre Original : Tigers of the Sea

Collection : Fantastique - SF - Aventure n° 66
Date de Parution : Janvier 1983
Traducteur : François Truchaud
Nombre de pages : 166
Couverture : Jean-Michel Nicollet


Sommaire du livre :



- Les Renaissances de Patrick Ervin, Préface de François TRUCHAUD
- Robert E. HOWARD & Richard L. TIERNEY, Les Tigres de la mer (Tigers of the Sea), traduit par François TRUCHAUD
- Les Épées des mers nordiques (Swords of the Northen Sea), traduit par François TRUCHAUD
- La Nuit du loup (The Night of the Wolf), traduit par François TRUCHAUD
- Robert E. HOWARD & Richard L. TIERNEY, Le Temple de l'abomination (The Temple of Abomination), traduit par François TRUCHAUD
- La Maison d'Arabu (The House of Arabu), traduit par François TRUCHAUD


Préface du livre :

Les renaissances de Patrick Ervin

A Jean-Claude de Repper
In Memoriam

En digne succession - pour ne pas dire réincarnation, mais n’anticipons pas ! - de Bran Mak Morn, voici le septième livre de Robert E. Howard publié par NéO ou Cormac Mac Art, an Cluiun, le Loup, pirate et renégat d’Erin ! Grand bretter devant l’Eternel, aussi froid et funeste qu’un loup, Cormac parcourt la route Viking ! Lorsqu’il se bat, la frénésie guerrière s’empare de lui et son désir sanguinaire est infini ! Harcelant les côtes des Iles Bretonnes, de Gaule et d’Espagne, il est le bras droit de Wulfhere, le Briseur de Crânes, chef d’une bande de Vikings ! A bord de leur navire-dragon, ils sillonnent les Mers Nordiques, au temps du roi Arthur, à la recherche de l’aventure et d’un butin vite acquis ! Innombrables sont leurs adversaires : Normands, Danois, Angles et... Picts ! Furieuses sont leurs batailles, et ils risquent leurs vies sur un coup de dés, celui du Destin, que les dieux choisissent les vainqueurs. Un héros selon le cœur de R. E. H. ! Une vie sauvage et impitoyable, à l’Aube des Temps, une saga nordique, pleine de bruit et de fureur, tracée en lettres de sang et de feu... l’univers féroce et barbare de Cormac Mac Art ne saurait nous surprendre !
Nombreux sont les descendants de Conan et du Roi Kull parmi les héros d’Howard, sauvages combattants, couturés de cicatrices, libres et indomptés, qui parcourent la Terre à grand pas. Et nombre de ces héros sont des Gaëls traversant impétueusement l’Histoire, ou plutôt l’Histoire imaginée et rêvée par Howard. Ce qui est pure logique, puisque dans L’Age Hyborien, celui-ci affirme que les Gaëls , ancêtres des Irlandais et des Ecossais des Highlands, descendaient des clans cimmériens de sang pur. L’affiliation est évidente, tant physique de psychique. Parmi ces héros gaéliques, citons Conan des Maraudeurs, l’un des protagonistes du « Peuple des Ténèbres » (in Le Pacte Noir) sans aucun doute le plus ancien, historiquement. Cormac de Connacht apparaît au cours des aventures de Bran Mak Morn, le rois des Picts combattant les légions romaines. Cormac Mac Art, bien sûr, suivi, quelques siècles plus tard, de Turlogh O’Brien (voir L’Homme Noir) : les deux hommes se ressemblent énormément et Wulfhere est remplacé par Athelstane le Saxon. Enfin, il y a Cormac Fitzgeoffrey (encore inconnu en France) un autre soldat hors-la-loi, qui suit Richard Cœur de Lion en Terre Sainte... prélude à de puissantes aventures ! Signalons simplement d’autres héros aux noms significatifs : Dennis Dorgan, Kirby O’Donnell et James O’Brien, devenant Cumal le Rouge dans « Le Cairn de l’Homme Gris » (in Le pacte Noir). Noms aux consonances irlandaises et écossaises, c’est l’évidence même ! Choix délibéré chez Howard, qui revendique entièrement son origine irlandaise : ses deux prénoms, Robert Ervin, lui furent donnés d’après son arrière-grand-père, du côté de sa mère, Hester Jane (Ervin). Il est intéressant de noter que l’un des pseudonymes ou noms de plume pris par Howard fut Patrick Ervin ! Double attachement à sa mère, par conséquent, qui lui apportait ces origines irlandaises. Dans un court texte autobiographique (A Touch of Trivia) Howard revendique pleinement son intérêt et son amour pour les Iles Anglaises (la Bretagne de Bran Mak Morn et de Cormac Mac Art) et les justifie : « Autant que je le sache, chaque goutte du sang dans mes veines a ses origines là-bas. Le moindre pouce de sol anglais, chaque motte de terre en Angleterre, en Ecosse, en Irlande met en Cornouailles a été imbibée du sang - mon propre sang - qui coule dans mes veines. Dans chaque guerre, j’avais des parents dans les deux camps (...) Je suis en grande partie d’origine gaélique, irlandais, et écossais-irlandais, et irlando-normand, et anglo-irlandais, et même normand, avec une pointe de danois... Irlando-danois, par une arrière-grand-mère aux cheveux roux. Principalement, je suis irlandais et normand, avec une prédominance irlandaise. »
Voilà qui explique mieux l’origine de ses rêves dont il parle un peu plus loin : « Bien que vivant dans le sud-ouest (des Etats-Unis) mes rêves se déroulent le plus souvent dans des paysages glacés et gigantesques, sous des cieux lugubres, dans des pays désertiques aux marécages balayés par le vent, parcourus par de violents vents marins, habités par des sauvages au regard féroce. Dans mes rêves des temps jadis, je ne suis jamais un homme civilisé, mais un barbare, vêtu de peaux, à la tignasse hirsute, armé d’une hache grossière ou d’une épée, combattant les éléments et les bêtes féroces, ou affrontant des armées en cuirasses et disciplinées, venues de terres opulentes et fertiles, aux cités protégées par des remparts. Cela se reflète également, dans mes écrits, car lorsque je commence une histoire, je suis instinctivement du côté du barbare, contre les forces de la civilisation organisée. »
On ne saurait être plus clair. Il y a un parfait accord entre l’œuvre et l’homme, aux rêves et aux visions puissantes et démesurées... autant qu’un accord intime dans les écrits, par le biais des personnages, très semblables, sortis du même moule. Rappelons que le thème de la réincarnation est fréquent dans l’ouvre de R. E. H... d’où ces réincarnations successives d’un même personnage à travers toute une œuvre... et les renaissances successives de Patrick Ervin. Robert Ervin Howard renaît à chaque fois en donnant vie à ses rêves... se réincarne et mène la vie de ses multiples personnages, au cours des quinze années de sa création littéraire, formant un lien entre le passé et le présent, par l’intermédiaire de l’Histoire, de ses histoires, sachant très bien qu’il n’y a pas de futur pour lui. D’où la constatation pessimiste - mais lucide - qu’il porte sur l’Homme et son passage sur cette Terre. Ainsi la magnifique et terrible phrase relevée dans La Maison d’Arabu : « Le monde de vie et de lumière est un caprice du hasard... une étincelle lumineuse brillant momentanément dans un univers de poussière et d’ombres. Les ténèbres et le silence sont l’état naturel du Cosmos... et non la lumière et les bruits de la Vie. »
*
Voici la Nuit du Loup ou quatre aventures de Cormac Mac Art. Une nouvelle fois, regrettons qu’Howard n’ait écrit que ces quatre volets de la saga du Pirate d’Erin ! Passage fugitif mais combien étincelant de ce nouveau héros howardien ! Précisons que Les Tigres de la Mer et Le Temple de l’Abomination ont été achevés par Richard L. Tierney (auteur de l’ouvrage américain) : soit 5 200 mots pour le premier et 700 mots pour le second. Alors qu’il préparait la composition de ce livre, Glenn Lord découvrit une version plus courte, sans doute antérieure, du Temple de l’Abomination : de celle-ci furent tirées les phrases ultimes du texte publié ici. On notera aisément la nette référence à l’univers de Lovecraft, ce qui ne saurait nous étonner.
Enfin, La Maison d’Arabu ne fait pas partie du cycle de Cormac et est offerte au lecteur en guise de « dessert » -avec en prime la nouvelle photo de R. E. H. en dos de couverture !). Tirée de l’ouvrage américain Wolfshead, elle fut publiée en 1951 dans le dernier numéro de Avon Fantasy Reader sous le titre fort alléchant de : La Sorcière de la Cuisine de l’Enfer ! A nouveau, Howard nous prodigue son immense talent dans cette courte nouvelle, aussi riche et dense qu’un roman. Robert Weinberg fait remarquer très justement que l’atmosphère est fort proche de celle des histoires de Conan. Que le lecteur remplace le nom du héros : Pyrrhas, par celui de Conan et il lira avec plaisir un aventure inédite du célèbre Cimmérien ! Pour terminer, la renaissance de Cormac Mac Art aura sans doute lieu dans un avenir proche, puisque Andrew J. Offutt a eu l’excellente idée d’écrire la suite de ses aventures : Sword of the Gaël... ainsi que celle de Bran Mak Morn, par les bons soins de David C. Smith, Richard L. Tierney et Karl Edward Wagner (ce dernier s’est également attaqué à la saga de Conan ; un connaisseur !)
Un avenir riche de promesses... celui de l’œuvre intégrale d’Howard ou les renaissances de Patrick Ervin, le poète et le rêveur, selon les termes de Robert Bloch... et skol pour la route Viking, celle de l’aventure !

François Truchaud
Ville d’Avray
25 janvier 1983.


Dos du livre :

Voici Cormac Mac Art, Le Loup, pirate et renégat qui harcèle les côtes des Iles de Bretagne, de Gaule et d'Espagne, puis devient le bras droit du chef d'une bande de Vikings, le Briseur de Crânes.
Aussi froid et funeste qu'un loup, à la recherche du butin vite acquis, il parcourt la route viking menant de furieuses batailles. Lorsque la frénésie guerrière s'empare de lui, son désir sanguinaire est infini.
Abordages en mer, combats nocturnes, rapines, ruse et trahison, amitié et haine... une vie sauvage et impitoyable, à l'Aube des Temps ! Une saga nordique, pleine de bruit et de fureur !
Un nouveau personnage, aussi violent, sauvage et indompté que Conan, Kull, Solomon Kane et Bran Mak Morn !
Un univers féroce et barbare, aux rêves splendides et aux destins exemplaires, tracés en lettres de sang et de feu !
Cormac Mac Art, le Loup des Océans !
Publié pour la première fois en France.

Robert E. Howard est né en 1906 à Peaster (Texas, USA). Il s'est suicidé en 1936. Quinze ans de création littéraire lui ont suffi pour devenir l'un des maîtres du fantastique et de l'heroic fantasy de ce siècle. Après les sept ouvrages que nous avons déjà publiés dans cette même collection : Le pacte noir, Kull le roi barbare, Solomon Kane, Le retour de Kane, L'homme noir, Bran Mak Morn et le présent Cormac Mac Art, nous publierons prochainement Agnès de Chastillon. Tous ces volumes sont traduits et présentés par François Truchaud qui est le meilleur spécialiste de Howard que nous ayons en France. On peut lire également (dans la collection Titres/SF que Marianne Lecomte dirige chez Lattès) la série bientôt complète des Conan dont John Milius a tiré, avec le succès que l'on sait, le film Conan le barbare. Mais aussi bien aux USA que maintenant chez nous ce sont les ban­des dessinées qui ont d'abord rendu célèbres les personnages de Howard.