Titre Original : nouvelles
Collection : Fantastique - SF - Aventure n° 108
Date de Parution : Mai 1984
Traducteur : François Truchaud
Nombre de pages : 192
Couverture : Jean-Michel Nicollet
Sommaire du livre :
- L'Aventurier des pages perdues, pages 5 à 8, Préface de François TRUCHAUD
- El Borak (El Borak), traduit par François TRUCHAUD
- La Venue d'El Borak (The coming of El Borak), traduit par François TRUCHAUD
- Un certain Frank Gordon (El Borak), traduit par François TRUCHAUD
- Intrigues au Kurdistan (Intrigue in Kurdistan), traduit par François TRUCHAUD
- La Terreur d'acier (The iron terror), traduit par François TRUCHAUD
- Le Récit de Khoda Khan (Khoda Khan's tale), traduit par François TRUCHAUD
- Le Pays du mystère (The land of mystery), traduit par François TRUCHAUD
- Au Nord de la passe de Khaïbar (North of Khyber), traduit par François TRUCHAUD
- Aventure dans les îles (A power among the islands), traduit par François TRUCHAUD
- Le Château maudit (The shunned castle), traduit par François TRUCHAUD
- Gordon, l'Américain (Gordon the American), traduit par François TRUCHAUD
Préface du livre :
L’aventurier des pages perdues
A Glenn Lord
Le Gardien de l’Idole.
Le retour d’El Borak ou une surprise de taille, la surprise du mois de mai... et un événement significatif, puisque ce douzième volume d’Howard chez NéO constitue une Première Mondiale ! En effet, les onze nouvelles qui composent ce livre sont absolument inédites dans le monde entier, à commencer par les Etats-Unis, bien sûr, et n’ont donc jamais été publiées, serait-ce dans le plus obscur fanzine américain ! Lecteur français, tu es béni des Dieux, puisque tu es le premier au monde à lire ces nouvelles aventures d’El Borak l’Eternel ! Un événement qui se renouvellera à l’avenir, puisque NéO, dans un rapport qualité/prix inégalé, prend le relais et devance les Américains eux-mêmes, envisageant avec sérénité la publication de l’œuvre complète du génial Howard, à raison d’un titre tous les deux mois ! Le rêve devient réalité... et 1986 (l’année du cinquantenaire de la mort d’Howard !) devrait permettre au lecteur français d’avoir à sa disposition une bonne trentaine de volumes de REH... de la lecture en perspective... d’autres héros à découvrir, des textes inédits même aux Etats-Unis, et de nouvelles pages retrouvées et arrachées à l’oubli ! L’appel de l’aventure, irrésistible, toujours !
« Aventure, j’ai répondu à ton appel
A travers tous les âges. Jamais je n’ai cherché une autre maîtresse... »
Ainsi commence l’un des poèmes écrits par Howard, qui n’a jamais été aussi présent et vivant qu’en cette année 1984 ! Et nous reparlerons prochainement de la monumentale biographie de REH Dark Valley Destiny, qui vient de paraître aux Etats-Unis, écrite par L. Sprague de Camp, Catherine Crook de Camp et Jane Whittington Griffin. Bientôt vous saurez tout sur le rêveur de Cross Plains, l’aventurier des ténèbres !
Avertissement au lecteur débile : les onze nouvelles du présent recueil sont toutes inachevées ! Ce qui veut dire que vous ne connaîtrez jamais la fin de ces histoires. Deux raisons à cela, ou deux cas de figure : ou bien Howard avait écrit la fin de ces récits, et les pages ont été perdues, ou bien Howard n’a jamais achevé ces récits. Dans sa fastueuse bibliographie de REH, figurant dans on livre The Last Celt, Glenn Lord (agent d’Howard et détenteur de tous ses manuscrits, le « gardien de l’idole ») opère la distinction de la façon suivante : lorsqu’il indique qu’une nouvelle est « incomplète », cela veut dire qu’une partie du manuscrit manque de toute évidence. Lorsqu’il indique qu’une nouvelle est « inachevée, cela signifie qu’apparemment Howard n’a jamais terminé la nouvelle en question. Souvent il est difficile de déterminer si une nouvelle est inachevée et/ou incomplète... nous dirons donc qu’il s’agit de « fragment ». La difficulté est d’autant plus grande que les textes écrits par Howard dans les années 20 ne comportaient pas de pagination ! Il est donc impossible de déterminer exactement le nombre de pages manquantes. Néanmoins, pour les nouvelles d’El Borak l’Eternel, ce sont les dernières pages qui manquent... ou qui n’ont jamais été écrites. Ainsi dans La Terreur d’Acier[, le texte s’arrête brutalement au milieu d’une phrase, sans ponctuation, en bas de page ; et dans Le récit de Khoda Khan l’histoire s’arrête carrément au milieu d’un mot (au grand dam de l’imprimeur... et du correcteur !). Retrouverons-nous un jour ces pages manifestement perdues ? Inch Allah !
Mais tout espoir n’est pas perdu. Ainsi, alors que je préparais ce volume, Glenn Lord, dans une lettre du 5 février 1984, m’écrivait ceci : « Je vous adresse ci-joint un « fragment » que j’ai retrouvé récemment. Il fait partie des tout premier textes d’Howard, et l’original était manuscrit. J’ai hésité à vous l’envoyer jusqu’à aujourd’hui ; en fait il n’est même pas répertorié dans The Last Celt. Néanmoins, j’ai pensé que cela vous intéresserait peut-être. »
Ce texte m’a intéressé, en effet, puisqu’il figure dans ce volume : c’est la première nouvelle, intitulée El Borak ! Texte d’autant plus intéressant pour le lecteur, qu’il permet d’effectuer à contrario la démonstration suivante : cette très courte nouvelle, inachevée, ne fait qu’une page et demie. Pourtant, à la lecture, elle semble en faire dix fois de plus ! Et, en une page et demie, Howard a le temps de nous décrire une bataille avec la violence et la précision dont il a le secret, d’innombrables morts, assauts et contre-attaques, ponctués de cris d’agonie et de fureur, qui se terminent par la fuite des assaillants et cette phrase géniale :
- C’est El Borak !
Gordon arrive et tout est dit, résolu ; le monde s’ordonne de lui et retrouve son calme et sa sérénité. Le mythe influe sur la réalité : il suffit de la venue d’El Borak pour que tout rentre dans l’ordre. Dans certaines nouvelles, on ne le voit même pas ! Son nom est prononcé ; des hommes racontent sa légende. Ainsi il ne s’agit même plus d’El Borak, présent physiquement, mais de sa légende, de l’ombre de son ombre ! La concision de ces nouvelles, leur caractère brut et leur fin brutale nous font irrésistiblement penser à autant de fondus enchaînés constituant la légende d’El Borak l’Eternel !
Une précision curieuse : ces onze nouvelles semblent savamment composées, graduées, en une ordonnance dramatique ou plus prosaïque (la longueur des textes), relative à la présence plus ou moins importante et effective de Gordon dans ces récits. En fait, ces nouvelles ont été classées par ordre alphabétique (selon les titres américains) et publiés ainsi. Comme quoi, le hasard fait bien les choses. Mais le hasard existe-t-il avec El Borak ?
Pour nous résumer, ces textes ont été écrits, selon toute vraisemblance, avant 1924. Rappelons que la première nouvelle professionnelle d’Howard, Lance et Croc, fut publiée en juillet 1925, dans la revue Weird Tales. Il s’agit donc de la jeunesse d’Howard, mais aussi de la jeunesse d’El Borak ! De la genèse du mythe ! Ainsi, dans ce volume, notre héros est toujours appelé Frank Gordon, et non Francis Xavier Gordon. Le personnage n’a pas encore trouvé son caractère profond, le nom qui deviendra un légende, son éternité. Il a d’autres surnoms, outre « El Borak, le Rapide » : ainsi le Loup ou Bagheela la panthère. Dans plusieurs textes, il est dit qu’El Borak est très jeune, à peine sorti de l’adolescence. Pourtant, il est déjà connu dans le monde entier ! Notons également que, dans plusieurs nouvelles, il a pour compagnon un certain Steve Allison, le « Sonora Kid », personnage qu’Howard reprendra par la suite, comme héros de nombreuses histories de western (le lecteur français le découvrira dans quelques mois !). Lui aussi est texan, né prés de la frontière (allusion à REH lui-même), « as du revolver » et « gun-fighter » poussé par l’envie de tuer !
El Borak est entouré d’amis, plus présents que dans les récits composant sa « trilogie légendaire » : ainsi Yar Ali Khan, Lal Singh, que nous avons déjà connus dans El Borak le Magnifique. Certaines histoires se suivent plus ou moins, avec les mêmes personnages, ou bien il est fait mention dans certains récits d’autres aventures précédentes, La saga d’El Borak...
L’influence de Kipling est évidente dans plusieurs histoires : outre la citation de l’un de ses poèmes, la venue d’El Borak est construit comme un conte oriental, avec une ambiance qui n’est pas sans rappeler (ou annoncer ?) Les trois lancierlanciers du Bengale (coup de chapeau à Hathaway en passant !). Procédé repris par Howard pour Le récit de Khoda Khan, sublime aventure ou épopée au cœur de l’Afrique, avec la découverte de la jungle et de ses habitants, racontée d’une manière (faussement) naïve par un Arabe ! Cette expédition délirante - la recherche d’un trésor, d’un empire peuplé de Blancs, depuis la plus haute Antiquité, au Congo belge ! - ne déparerait pas un récit de Rider Haggard ! Howard cite Dante ; nous pourrions citer Rimbaud et Le Bateau ivre, sans craindre le ridicule, et ce voyage au milieu des marais infestés de serpents trouve son équivalent cinématographique dans La Forêt Interdite, film fiévreux et sublime de Nicholas Ray ! Les références ne manquent pas !
Autres repères de l’œuvre à venir : dans Intrigues au Kurdistan, Howard laisse éclater toute la haine qu’il ressent à l’encontre de la Turquie et s’élève contre le génocide arménien (page 54), écho de la nouvelle à venir, Le Fils du Loup Blanc ! Dans Le Pays du Mystère, il écrit un poème fervent à l’Afrique, centre de toutes les aventures, dont le début est proche de l’une des aventures de Solomon Kane. Le Château Maudit répond au Château du Diable, où le Puritain vengeur était accompagné de John Silent. Avec en prime un dinosaure à la Conan Doyle, un histoire à l’intérieur d’une autre histoire, l’évocation d’une aventure jamais racontée en un cours paragraphe échevelé, la quête de trésors fabuleux et d’empires mythiques, une Aventure dans les îles qui ressemble au début d’une nouvelle de Wild Bill Clanton (que le lecteur découvrira en juillet !) et enfin, et non la moindre des surprises, la seule - sans doute - nouvelle de science-fiction jamais écrite par Howard (à part l’introduction de son roman Almuric) : La Terreur d’Acier, avec savant (presque fou) très « pulps » des années 30 et robot déchaîné au cœur de New York, suivant une optique très howardienne !
Des nouvelles inachevées ? Allons donc ! Par-delà la frustration (première et apparente) de la « fin » ouverte de ces récits, le lecteur trouvera amplement son compte... l’imagination d’Howard fera le reste ! Aussi, sans plus attendre, partez à la recherche d’El Borak l’Eternel, l’Aventurier des pages perdues... et retrouvées !
François TRUCHAUD
Ville-d’Avray
25 avril 1984.
Dos du livre :
« Une scène étrange s'offrit alors à mon regard. Un homme descendait rapidement la pente escarpée. C'était un Blanc, portant des vêtements kaki et des bottes. II descendait avec l'agilité d'une chèvre des montagnes, sautant de corniche en rocher, bondissant de rocher en corniche.
Les Zakka Khels le virent également. Ils observèrent attentivement sa venue. Puis, prodige des prodiges, ils firent demi-tour et prirent la fuite comme si le diable était à leurs trousses !
L'homme blanc arriva au bas de la pente et s'approcha en silence. Sur son visage se dessinait un sourire.
Yar Ali Khan se tourna vers moi, avec une grimace réjouie.
— C'est El Borak ! M'annonça-t-il. »
Voici le retour d'El Borak le Rapide, la surprise du mois de mai ou le quatrième volet des aventures de Gordon d'Arabie ! Ce 12e Howard chez NéO est un événement de taille, puisqu'il constitue une Première Mondiale ! En effet, les onze nouvelles qui composent ce volume sont absolument inédites dans le monde entier, à commencer par les Etats-Unis, bien sûr, et n'ont donc jamais été publiées, serait-ce dans le plus petit fanzine américain ! Un événement dont NéO est fier à juste titre, prenant le relais et devançant les Américains eux-mêmes (exploit qui se renouvelera à l'avenir, n'en doutons pas !) présage de bon augure pour la publication future de l'oeuvre complète du génial Howard ! Soit beaucoup d'autres volumes, d'autres inédits et pages retrouvées et arrachées à l'oubli !
L'aventure est présente à nouveau ! Découvrez au plus vite les exploits d'EL BORAK L'ETERNEL
Robert Erwin Howard est né à Peaster (Texas). H s'est suicidé en 1936. Quinze ans de création littéraire lui ont suffi pour devenir l'un des maîtres du fantastique et de l'heroic fantasy de ce siècle. Nous avons, depuis quelques années, révélé au public français une grande partie de son œuvre restée jusqu'alors scandaleuse-ment inédite Le pacte noir, Kull le roi barbare, Salomon Kane, Le retour de Kane, L'homme noir, Bran Mak Morn, Cormac Mac Art, Agnès de Chastillon, El Borak l'Invincible, El Borak le Redoutable, El Borak le Magnifique et enfin El Borak l'Eternel, douze volumes magiques et fous, inoubliables, tous traduits et présentés par le meilleur spécialiste de Howard que nous ayons en France : François Truchaud.
On peut lire également, dans la collection "Titres/SF" de Lattés, la série maintenant presque complète des Conan.
En ce qui nous concerne, nous comptons bien aller, toujours avec François Truchaud, aussi loin que possible dans la découverte de cette œuvre envoûtante.