Nouvelles Editions Oswald - El borak le magnifique

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Fleuve Noir - El borak le magnifique


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Titre Original : Three-Bladed Doom, nouvelles

Collection : Fantastique - SF - Aventure n° 102
Date de Parution : Mars 1984
Traducteur : François Truchaud
Nombre de pages : 188
Couverture : Jean-Michel Nicollet


Sommaire du livre :



- Horizons lointains, Préface de François TRUCHAUD
- Shalizahr la Mystérieuse (Three-Bladed Doom), traduit par François TRUCHAUD
- L'Horreur sans nez (The Noseless Horror), traduit par François TRUCHAUD
- La Malédiction du crâne d'or (The Curse of the Golden Skull), traduit par François TRUCHAUD


Préface du livre :

Horizons lointains

Le onzième livre d’Howard chez NéO et le troisième volet de la saga de Francis Xavier Gordon... ou le retour en Afghanistan et à l’Aventure ! Il s’agit cette fois d’une longue nouvelle qui est en fait un (court) roman aux péripéties innombrables... un récit haletant mené tambour battant par le grand conteur aux rêves baroques que fut Reh !
A nouveau, nous sommes en pays de connaissance... les collines afghanes où tout peut arriver, cadre idéal pour l’Aventure aux rêves flamboyants et aux cauchemars les plus sombres, et le personnage légendaire, la figure presque mythique de Gordon l’Américain, El Borak/le Rapide ! A nouveau, Gordon trouve un adversaire à sa mesure - ou démesure - et le duel final, décidant du sort d’empires, ne décevra pas le lecteur. Notons au passage l’hommage( ?) à Kipling, l’un des romanciers et poètes favoris d’Howard, puisque l’un des personnages de ce roman est surnommé Bagheela/la panthère. A nouveau, au détour des pages, Howard nous rappelle les origines américaines - et irlandaises - de Gordon... et de lui-même. Ainsi Bagheela fait remarquer à El Borak qu’il est américain et que ses origines ne sont même pas anglaises. « Bien avant que vos ancêtres traversent l’Atlantique, ils avaient combattu les Anglais durant des siècles. » Quelques pages plus loin, après une nouvelle allusion aux Peaux-Rouges du pays natal de Gordon, ou trouve une autre référence aux ancêtres lointains d’El Borak, des Highlands, à leur code d’honneur strict. Je n’insiste pas.
Par contre, une innovation : Howard fait plusieurs fois allusion à des aventures antérieures d’El Borak, lorsqu’il combattait les Turcs (voir la nouvelle le Fils du Loup Blanc) amplifiant ainsi le passé de Gordon et le mythe, intensifiant le mystère de sa vie - ou de ses vies - puisque Reh n’a jamais écrit ces aventures ! A moins que...
A la page 64, une très belle idée, familière pour les lecteurs d’Howard, puisqu’il s’agit du thème de la réincarnation. Gordon s’avance dans Shalizahr la Ville des Mystères et croit se souvenir... ou plutôt se souvient avoir été, des siècles passés, un Croisé s’avançant dans une cité peuplée d’Assassins. On se souvient de sa superbe utilisation de ce thème avec les nouvelles de James Allison, dans la Vallée du Ver. Quant au Croisé répondant à l’appel de l’Aventure en pays sarrasin, le lecteur français découvrira dans quelques mois le superbe personnage de Cormac Fitzgeoffrey, guerrier maudit par excellence, dont le prénom le place, de toute évidence, dans la longue lignée des héros solitaires et sauvages, issus de l’imagination fertile de Reh. Un peu de patience !
Pour le reste, l’Action est reine dans cette histoire - je laisse au lecteur la surprise de la découvrir - et emporte tant El Borak que le lecteur dans un flot tumultueux de péripéties et de rebondissements palpitants. Une nouvelle fois, Howard fait preuve de ses dons de stratège dans le récit de la bataille finale... de superbes pages de combat et de carnages féroces... sans doute l’une des batailles les plus sanglantes qu’il ait jamais décrites. A nouveau Gordon perd son individualité d’Occidental et sa conscience de « civilisé » pour se plonger dans la bataille et le massacre, dans le seul but de fracasser le plus de crânes possible ! Gordon possède l’âme sauvage d’un berserker et est pris par la frénésie guerrière et le désir de sanguinaire ! En ces instants, une brume rouge flotte devant ses yeux et il n’est plus qu’une machine à tuer. Les similitudes avec Conan le Cimmérien sont évidentes. Notons que, dans cette histoire, El Borak semble beaucoup plus intégré au pays afghan et à son histoire, à sa religion : à plusieurs reprises il s’en remet à Allah qui décidera de son destin, et utilise naturellement des termes afghans, apparaissant beaucoup plus « orientalisé ». Soulignons à nouveau les très belles pages (influence évidente d’Harold Lamb et de Talbot Mundy) sur les mécanismes secrets de l’empire anglais et de ces personnages qui agissent « dans la coulisse », ces rouages invisibles qui préservent l’équilibre du monde. Et toujours l’obsession du pouvoir. « Le pouvoir ! Allah ! Qu’y a-t-il de plus grand ? » s’exclame l’un des personnages. Le pouvoir, le rêve d’un empire amènent inévitablement à la destruction et à la mort. Vanité de l’homme, dérision des rêves pitoyablement humains, vanité des vanités, obsession howardienne entre toutes ! Les dernières pages reflètent cet écœurement devant l’absurdité des ambitions humaines qui aboutissent au massacre inutile et à la mort. Un « final » particulièrement frappant par sa simplicité et son dépouillement. Gordon va chercher de l’eau pour les blessés, traversant le verger jonché de morts, après la bataille... et se fond dans le paysage. Et c’est tout.
A présent, un détail insolite. En 1934, Howard écrivait une longue nouvelle, Three-Bladed Doom, faisant 42 000 mots. Le héros en était Francis Xavier Gordon. Cette histoire ne se vendit pas ; Howard, peu de temps après, la raccourcit à 24 000 mots. Cette nouvelle version ne se vendit pas davantage et resta non publiée. De nombreuses années plus tard, Sprague de Camp retravaillait ce texte, pour en faire une histoire de 31 000 mots qu’il intitula The Flame-Knife, dont le héros était... Conan le Cimmérien ! Cette nouvelle figure dans le volume Conan le Vagabond, n°56, coll. Titres S.F. aux éditions Lattès, sous le titre Le Kriss (sic !). Naturellement Sprague de Camp changea les noms de personnages, de villes, de pays, etc., comme il convenait pour cette entreprise destinée à combler les « trous » de la saga howardienne, et ajouta un éléments fantastique (les goules apparaissant à la fin). Cela devenait ainsi une histoire très convaincante de Conan le Barbare. Le texte original s’y prêtait tout naturellement ; ainsi le combat entre El Borak/Conan et le djinn ! Signalons d’autres récits d’Howard « détournés » par Sprague de Camp pour en faire des aventures de Conan : deux aventures orientales figurant sous les titres : Des Eperviers sur Shem et La Route des Aigles, in Conan le Flibustier, n° 61 (idem) ; et une aventure de Kirby O’Donnell (très proche d’El Borak) devenue le Dieu taché de Sang, in Conan le Cimmérien, n° 54 (idem). Ces histoires paraîtront dans un proche avenir (les horizons lointains ?) chez NéO, dans leur version originale et intégrale, telles qu’elles ont été écrites et conçues par Howard. Ce qui est présentement le cas pour Three-Bladed Doom/Shalizahr la Mystérieuse. Fin de cette parenthèse anecdotique, indispensable pour comprendre les tenants et aboutissants de l’œuvre howardienne !
Les deux autres nouvelles figurant dans ce recueil ne font pas partie du cycle El Borak, même si l’un des personnages dans l’Horreur sans nez se nomme Gordon et qu’un autre protagoniste de cette histoire est un Sikh ! Elles sont données en (double) prime au lecteur et illustrent parfaitement l’immense talent d’Howard dans le domaine fantastique. Le ton change radicalement, fort proche des grandes nouvelles fantastiques du Pacte Noir (le premier volume d’Howard chez NéO !) et de l’Homme Noir, préfigurant les recueils ultérieurs, toujours à paraître chez NéO ! Défense et illustration du genre, l’Horreur sans nez, par-delà le thème de l’égyptomanie et de la réincarnation, est l’une des histoire fantastiques les plus terrifiantes écrites par Howard, racontée avec un sens rare du suspense et de l’horreur ! Cette nouvelle, inédite à la mort d’Howard, fut publiée, en fait, très récemment, en 1970... comme la Malédiction du Crâne d’Or, publiée en 1967. A l’origl’origine, Glenn Lord - qu’il soit béni par les Dieux noirs ! - avait prévu de faire paraître cette seconde nouvelle dans le recueil consacré à Kull, le roi barbare. En effet, à la première page, il est fait mention de Kull l’Atlante ! Puis, il choisit de ne pas l’inclure -comme la nouvelle les Rois de la Nuit, où Kull vient au secours de Bran Mak Morn, qui figure dans le recueil consacré à ce dernier). Finalement, cette nouvelle parut dans The Howard Collector, en 1967, et fut reprise par la suite dans des recueils « professionnels ». C’est l’une des plus belles nouvelles d’Howard, où le fantastique et une poésie vénéneuse sont intimement mêlés en une rare et sombre splendeur. Rappelons la bande dessinée (même titre que la nouvelle) de Roy Thomas et Neal Adams, parue dans l’Echo des Savanes spécial U.S.A. n°8 en 1978, où le texte d’Howard servait de « pré-générique » à une histoire, « détournée » là aussi par Roy Thomas, relatant des aventures inédites de Conan le Cimmérien !
Mais à présent, partez à la découverte de Shalizahr la Mystérieuse où Francis Xavier Gordon affrontera bien des périls ! La fin du cycle El Borak ? Qui sait, le mois de mai réserve souvent des surprises ! Surveillez la devanture de votre libraire favori ! El Borak... l’Eternel ?

François Truchaud
Ville d’Avray
22 février 1984.


Dos du livre :

« - Cet homme désire se joindre à nous, dit Othman. Ivan Konaszevski, l'homme qu'ils appelaient Bagheela, la Panthère, eut un léger sourire.
- El Borak ne sera jamais un renégat. Il est venu ici pour nous espionner, au profit des Anglais !
Les regards braqués sur l'Américain devinrent meurtriers. Gordon éclata d'un rire sonore. Ceux qui l'entendirent ne comprirent pas pourquoi il riait. A présent la partie s'achevait. Tous les masques étaient tombés. Il avait le dos au mur. Gordon pouvait se livrer à la folie éclatante de la bataille… sans aucun doute ni regret !
Le rire qui étonnait tellement ses ennemis monta en une féroce exultation depuis les profondeurs de son âme primitive. La flamme brûlant dans ses yeux était un avertissement qu'il donnait à ses adversaires… et ils ne comprirent pas cet avertissement ! »

Voici le onzième livre de Howard chez NéO et le troisième volet de,la saga de Francis Xavier Gordon ! Cette fois-ci, l'aventure conduit El Borak le Magnifique au Ghulis-tan, le Pays des Goules, où il découvrira Shalizahr la Mystérieuse et affrontera bien des périls !
Un récit plein de péripéties et mené tambour battant, comme seul Howard le Splendide peut en avoir le secret.

Robert Erwin Howard est né en 1906 à Peaster (Texas). Il s'est suicidé en 1936. Quinze ans de création littéraire lui ont suffi pour devenir l'un des maîtres du fantastique et de l'heroic fantasy de ce siècle. Nous avons, depuis quelques années, révélé au public français une grande partie de son œuvre restée jusqu'alors scandaleusement inédite : Le pacte noir, Kull le roi barbare, Solo-mon Kane. Le retour de Kane, L'homme noir, Bran Mak Morn, Cormac Mac Art, Agnès de Chas-tilion et enfin El Borak l'Invincible, El Borak le Redoutable, dix volumes magiques et fous, inoubliables, tous traduits et présentés par le meilleur et le seul spécialiste de Howard que nous ayons en France : François Truchaud. On peut lire également, dans la collection "Titres SF" de Lattes, la série maintenant presque complète des Conan. En ce qui nous concerne, nous comptons bien aller, toujours avec François Truchaud, aussi loin que possible dans la découverte de cette œuvre envoûtante.



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