Nouvelles Editions Oswald - Le chien de la mort

Nouvelles Editions Oswald - Le chien de la mort

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Fleuve Noir - Le Chien de la mort


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Titre Original : nouvelles

Collection : Fantastique - SF - Aventure n° 158
Date de Parution : Janvier 1986
Traducteur : François Truchaud
Nombre de pages : 190
Couverture : Jean-Michel Nicollet


Sommaire du livre :



- Le 22 janvier 1986, Robert Ervin Howard aurait eu quatre-vingts ans, mais il préféra…, Préface de François TRUCHAUD
- Le Dernier chant de Casonetto (Casonetto's Last Song), traduit par François TRUCHAUD
- Le Roi du peuple oublié (King of the Forgotten People), traduit par François TRUCHAUD
- Que vienne la nuit (Usurp the night), traduit par François TRUCHAUD
- L'Ombre de la bête (The shadow of the beast), traduit par François TRUCHAUD
- Nekht Semerkeht (Nekht Semerkeht), traduit par François TRUCHAUD
- En eau trouble (Restless waters), traduit par François TRUCHAUD
- Des griffes dans la nuit (Black talons), traduit par François TRUCHAUD
- Le Chien de la mort (Black hound of death), traduit par François TRUCHAUD


Préface du livre :

Le 22 janvier 1986, Robert Ervin Howard aurait eu quatre-vingts ans, mais il préféra…

« Quitter une existence dont la saveur était devenue moindre que sa souffrance. »

Couverture Le Chien de la Mort
Après Les habitants des tombes et Le tertre maudit, voici le troisième recueil des nouvelles fantastiques écrites par Howard. A l’occasion de ce 22e REH chez Néo, nous célébrons le quatre-vingtième anniversaire de la naissance de « Two-Gun Bob », l’un des plus grands écrivains fantastiques de ce siècle, comme le prouve ce recueil, encore plus marqué par la Mort et le Destin. Sur les huit nouvelles composant ce volume, une seule fut publiée de son vivant, une seconde parut six mois après sa mort, et les six autres furent retrouvées parmi ses papiers et publiées dans les années 70. De l’immortalité de l’œuvre et de son créateur…
Le dernier chant de Casonetto (paru en 1973 dans Etchings et Odysseys, n°1) est un petit chef-d’œuvre qui frappe par sa concision, son suspense et son atmosphère d’horreur… en cinq pages et demie ! Dés les quatre premières lignes d’introduction, remarquables, tout est dit, et le lecteur est entraîné dans un maelström d’images et de sons, d’une logique démentielle. A noter les noms propres, Gordon et Costigan, et l’idée superbe et magnifiquement traitée…
Le roi du peuple oublié (paru en été 1966 dans Magazine of Horror, sous le titre Valley of the Lost, se reporter à la notre concernant La vallée perdue, in Le tertre maudit) contient le thème fréquemment traité par Howard d’une civilisation ancienne qui s’est perpétuée dans une vallée perdue, au sein de montagnes isolées. Ici il s’agit du désert de Gobi et de la Mongolie, comme chez Abraham Merritt. Le début ressemble à une aventure d’El Borak et le récit se poursuit à toute allure, parsemé d’éléments SF – les araignées géantes, l’électricité, le savant fou, références aux pulps de l’époque ? – et d’un tas d’idées jetées en vrac, la matière d’un épais roman ! Et le thème central, superbe, nous rappelle opportunément que Howard était un amateur des salles obscures, je n’en dis pas plus! L’histoire se termine sur un massacre général et sur une dernière phrase, sublime!
Que vienne la nuit (paru en 1970 dans Weirdbook, n°3) est une histoire lovecraftienne, s’intégrant au Mythe de Cthulhu. D’ailleurs le titre anglais original était The Hoofed Thing. Ce récit fantastique, mené d’une étrange façon, présente les faits les plus incroyables d’une façon naturelle, dans un climat d’horreur et de suspense savamment entretenu. Ainsi page 53, Michael Strang prend un livre au hasard pour se changer les idées… et lit les Unaussprechlichen Kulten de Von Junzt! Un peu plus tard, il prend l’épée de ses ancêtres Croisés pour combattre l’Horreur, telle l’héroïne de La Ruelle Ténébreuse de Jean Ray affrontant l’Invisible à coups de rapière, comme me le signalait Jacques Van Herp! D’ailleurs cette épée a tué, outre des Sarrasins et des traîtres, des magiciens, des vampires et des loups-garous. Et Michael Strang devient la réincarnation de Cormac Fitzgeoffrey et d’autres héros intrépides de Howard! La dernière partie du récit ne déparerait pas certaines nouvelles du Maître de Providence. Notons enfin les rapports savoureux du jeune couple, Michael et Marjory, et du chien Bozo!
L’ombre de la bête (paru en 1979 dans le recueil The Gods of Bal-Sagoth) est à nouveau une excellente histoire de suspense et d’horreur. Le premier paragraphe, stupéfiant de rapidité et de violence, présente le drame en quelques lignes. Puis Howard plante le décor : la Maison Abandonnée, qui n’est pas sans rappeler Les pigeons de l’Enfer, in L’Homme noir, en véritable « stratège » des chambres désertes, des couloirs poussiéreux et sombres, éclairés par la lune, en proie au silence et à l’angoisse. La maison, bien sûr, est située au milieu de bois de pins ténébreux, où se tiennent peut-être des cérémonies vaudou, le lecteur est en pays de connaissance! Et l’Horreur finale, une idée magnifique! Ajoutons que le héros est un Texan de 205 livres (tel Howard) introduisant un décor western d’aventures et de violence, avec une évocation fulgurante du passé de la vieille demeure (en quelques images, toute une époque est restituée) et une phrase magistrale : « il y a des mondes et des ombres de mondes dépassant notre entendement. » Et la fin, « le feu est le destructeur ultime », est l’une des plus belles écrites par Howard, superbe catharsis pour les acteurs de ce drame et pour le lecteur.
Nekht Semerkeht (paru en 1977 dans l’anthologie d’Andrew J. Offutt, Swords Against Darkness, volume 1) est un texte inachevé de Howard, qui comprenait trois mille mots et un synopsis complet de l’histoire. Offutt reprit l’histoire et la compléta dans le sens indiqué par REH. En fait, ce fut véritablement la mort qui empêcha Howard de terminer cette histoire, car ce fut la dernière qu’il écrivit, commencée à la même époque que son roman Almuric (à paraître chez NéO en juillet 1986). Sans vouloir jouer les prophètes a posteriori, il est aisé de voir quelles étaient les préoccupations de Howard en cette année 1936. La Mort est le thème central de cette nouvelle, et Hernando de Guzman se livre à un véritable débat philosophique sur la vie, le désir de vivre, l’instinct de conservation, et la négation de la vie (p.88-89). Avec cette phrase superbe et tragique : « Le jeu (la vie) n’en vaut pas la chandelle. Ah… mais empêcher qu’elle s’éteigne! » Précisons qu’au début de l’année 1936, Howard avait annoncé dans plusieurs lettres son intention de cesser d’écrire des nouvelles fantastiques ou d’heroic fantasy, pour se consacrer uniquement au genre « western ». Mais Nekht Semerkeht semble démentir cette affirmation. Qu’en aurait-il été si, le 11 juin 1936, il n’avait pas… ? Qui qu’il en soit, outre cette interrogation sur la vie et la mort, c’est une excellente nouvelle sur l’appel de l’or, les Espagnols, Coronado, Cibolo, les Sept Cités d’Or, une épopée riche en couleurs, ainsi que le thème, une fois de plus, de la civilisation oubliée dans une vallée perdue, et Nekht Semerkeht, le magicien immortel de l’antique Egypte (qui fait penser à Kathulos dans L’Horreur des Abîmes, in Le Pacte Noir). D’ailleurs Le roi du peuple oublié et Nekht Semerkeht sont construits pratiquement de la même façon, avec une arme terrifiante et destructrice. Mais ici, le carnage est total, et c’est la Mort la grande triomphatrice! Soulignons qu’Offutt, tout en respectant les idées de Howard, fait preuve parfois d’un humour un peu lourd, abuse des réflexions intérieures (en italique) et introduit un érotisme quelque peu déplacé et inutile, donnant à cette histoire l’atmosphère de certaines aventures de Conan. Dont acte!
En eau trouble (paru en 1974 dans Witchcraft et Sorcery [sic], n°10) est une histoire de vengeance et de mer, fantastique, bien sûr, comme dans La malédiction de la mer et Du fond des abîmes, in Le tertre maudit. Le narrateur est le témoin du drame et n’intervient pas, mais apporte la conclusion fantastique. Cette histoire, comme les deux précitées, est écrite dans un style différent et excellemment menée. Tout se passe dans une salle d’auberge, entre plusieurs personnages ; la tension monte insidieusement, jusqu’à la révélation finale, superbement amenée.
Des griffes dans la nuit (paru en décembre 1933 dans Strange Detective Stories) nous replonge dans l’atmosphère des aventures de Steve Harrison, dont deux nouvelles furent publiées dans le même magazine. Son titre original anglais était Talons in the Dark (restitué dans le titre français) et c’est la première histoire policière qu’écrivit Howard. On le sait, Howard n’aimait pas beaucoup ce genre, où il rencontra – injustement – peu de succès. D’ailleurs il écrivit : « j’ai déjà du mal à lire une histoire policière, alors en écrire ! » Le lecteur a pu faire la preuve du contraire avec les deux volumes consacrés à Steve Harrison, et il pourra le vérifier à nouveau en mars 1986, en lisant La main de la déesse noire! En fait, l’aventure policière pour Howard se situe toujours à la lisière du fantastique, pour notre plus grand plaisir. Et cette histoire est l’une des plus délirantes écrites par REH, qui nous fait irrésistiblement penser à certaines aventures de Harry Dickson écrites par Jean Ray ! Je n’insiste pas. Soulignons simplement la présence de trois domestiques orientaux (un Chinois, un Egyptien et un Sikh), l’annonce d’une torture digne du Jardin des Supplices et un combat dans une maison obscure complètement démentiel. C’est aussi l’une des histoires les plus sanglantes de « Two-Gun Bob », avec plaies béantes, mutilations et cadavres déchiquetés. Et la pirouette finale, la déclaration du policier : « Ces derniers temps, j’ai lu trop de romans policiers! » Howard savait faire preuve d’humour! Le récit est mené à toute allure, en quatrième vitesse, et ne laisse aucun répit au lecteur, emporté dans un flot tumultueux d’images et d’actions complètement folles.
Le chien de la mort (paru en novembre 1936 dans Weird Tales) n’a jamais été réédité, à ma connaissance, en Amérique depuis sa première publication dans « The Unique Magazine ». La primeur de sa redécouverte revient donc au lecteur français! Le début commence comme une aventure de Steve Harrison (les bois de pins, la petite Egypte) et nous plonge dans notre histoire complètement démentielle, une fois de plus, avec un schéma proche de celui des Adorateurs d’Ahriman, in Les habitants des tombes. Le décor nous est familier, les pins, l’obscurité et la menace tapie dans l’ombre, le héros nous est connu (il s’appelle Garfield et est habitué à se battre) mais la suite nous entraîne dans une histoire d’une violence et d’une sauvagerie inouïes! Ainsi le combat opposant Garfield à Tope Braxton est l’un des plus sanglants jamais écrits par Howard. A la fin, Garfield piétine le visage de son adversaire, lui broie les os et comprend qu’il est mort, seulement à ce moment! On sait que Howard était un grand amateur de boxe et qu’il consacra de nombreuses nouvelles à ce thème (le lecteur français pourra les lire dans un proche avenir!) Et il s’en donne à cœur joie sur plus de deux pages! Ajoutons qu’apparemment REH aimait beaucoup le prénom féminin Gloria (il l’utilise dans plusieurs nouvelles) et que cette histoire est l’une des plus belles qu’il ait écrites. Il excelle dans le climat d’angoisse et d’horreur, et va jusqu’au bout du fantastique : le « chien de la mort », les sombres moines de Yahlgan en Mongolie intérieure. Une histoire de vengeance implacable qui confine à la démence, dans une atmosphère oppressante, où la Mort et les Ténèbres recouvrent le monde. La fin est géniale, traitée d’une manière cinématographique, et jamais Howard n’a été aussi loin dans l’horreur. « Ses lèvres se retroussèrent en un dernier et abominable éclat de rire qui fut interrompu par un flot de sang… »
A présent, voici huit nouvelles fantastiques, digne commémoration d’un anniversaire…

François Truchaud
Ville d’Avray
28 décembre 1985


Dos du livre :

« - C'est un démon! Hurla Brent en brandissant son fusil. Il est venu ici pour nous assassiner! Mon Dieu, aurait-il réussi à vous berner tous les deux? Je vous le dis, ij porte la marque du chien!
- Je l'ai entendu rire! Répondit Ashley en frissonnant. Il s'est moqué de nous, depuis les fourrés, avec sa voix bestiale. J'ai vu l'homme qu'il a tué… déchiqueté et mis en pièces comme par les crocs de Satan lui-même. Qu'allons-nous faire?
- Que pouvons-nous faire, sinon nous barricader ici et nous battre jusqu'à la fin? Glapit Brent à bout de nerfs.
- Je vous en supplie, dites-moi ce que tout cela signifie! Implora la jeune fille tremblant de peur.Brent éclata d'un rire désespéré et désigna du bras les bois sombres au-delà de la lumière ténue.
- Un démon à forme humaine est tapi là-bas! Il m'a traqué à travers le monde… à présent, je suis à sa merci»Après les habitants des tombes et Le tertre maudit, voici ce troisième recueil de nouvelles fantastiques!

Pour ce 22e REH chez NéO, toujours un univers hanté par l'horreur… spectres, morts-vivants… les Forces du Mal et de ia Nuit se déchaînent sur le monde !Un monde de violence, de sang et de cauchemars!Ou la vision hallucinée de «Two-Gun Bob», l'un des plus grands écrivains fantastiques de ce siècle !
En attendant La main de la déesse noire…

Robert Ervin Howard est né en 1906 à Peaster (Texas). Il s'est suicidé en 1936. Quinze ans de création littéraire lui ont suffi pour devenir l'un des maîtres du fantastique et de l'heroic fantasy de ce siècle. Nous avons, depuis quelques années, révélé au public français une grande partie de son œuvre restée scandaleusement inédite jusqu'alors: Le pacte noir, Kull le roi barbare, Solomon Kane, Le retour de Kane, L'homme noir, Bran Mak Morn, Cormac Mac Art, Agnès de Chastillon, El Borak l'Invincible, El Borak le Redoutable, El Borak le Magnifique, El Borak l'Eternel, Wild Bill Clanton, Kirby O'Donnell, Cormac Fitzgeoffrey, Steve Harrison et le Maître des Morts, Steve Harrison et le Talon d'Argent, Vulmea le pirate noir, Sonya la Rouge, Les habitants des tombes, Le tertre maudit, vingt et un volumes magiques et fous, inoubliables, tous traduits et présentés par le meilleur spécialiste de l'œuvre de Howard que nous ayons en France: François Truchaud.Quant à la série des Conan, après avoir été publiée par Lattes, elle est en cours de réédition dans J'ai lu.



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